Lecture Analytique sur Antigone (Anouilh) : dialogue entre Hémon et Créon
REMETTRE LE PASSAGE DANS SON CONTEXTE: Hémon implore désespérément son père de sauver Antigone, en vain. Le Chœur tente de son côté d’attendrir le roi, mais il n’aboutit à aucun résultat. Le sort de l’héroïne est scellé. Il ne reste plus qu’à fixer la date de l’exécution. D’ailleurs, les Thébains se rassemblent déjà et réclament la tête de la condamnée.
Problématique : Sur quoi l’intensité dramatique repose-t-elle ?
Annonce de plan
I) Le refus d’être un homme
A) Hémon semble dépendre d’une représentation idéale de son père
- Père protecteur, puissant, généreux qui incarne un idéal moral.
- « Cette grande force et ce courage, ce dieu géant qui m’enlevait dans ses bras et me sauvait des monstres et des ombres, c’était toi ? » (l.48)
« grande » → adjectif mélioratif (avec noms suivants)
Noms → vertus, valeurs
Métaphore → admiration surdimensionnée éprouvée pour son père → le compare à un dieu.
« me sauvait » verbe imparfait → exprime une action non limitée dans le temps, qui dure. H idéalisait toujours son père jusqu’à aujourd’hui
« c’était toi ? » question rhétorique → n’attend pas de réponse
- « Cette odeur défendue et ce bon pain du soir sous la lampe, quand tu me montrais des livres dans ton bureau, c’était toi, tu crois ? »
→ répétition de souvenir + deuxième question rhétorique « double » → insistance
- « Tous ces soins, tout cet orgueil, tous ces livres pleins de héros » (l.55) anaphore « tout » + déterminant démonstratif → évocation souvenir d’enfance // avec son passage à l’âge adulte → renforce son refus d’ê un homme
- « Tu es le maître » (l.23) → H idéalise son père c un héros
- « Tu es encore puissant, comme lorsque j’étais petit » (l.63)
B) La difficulté à s’assumer, peur de soi-même
- Négation du présent → passage enfance/adulte + « prière » peur de la solitude
« sans elle » x3 (l.30 - l.33 – l.34)