Lecture analytique c line
Voyage au bout de la nuit
Le roman « Voyage au bout de la Nuit », roman de Louis Ferdinand Céline a marqué le XXème siècle et a constitué un des tournants dans la littérature.
Ce roman évoque les aventures de Ferdinand Bardamu, le narrateur, qui nous livre dans un style reposant essentiellement sur la langue populaire, ses peines face à la guerre, la détresse, la maladie.
L’extrait que nous avons sous les yeux, relate l’épisode où le narrateur est confronté à la guerre après s’être engagé sur un coup de tête.
On peut donc se demander : quelle représentation ce héros se fait-il de la guerre.
Nous verrons tout d’abord que Bardamu est un anti-héros et témoin principal de l’atrocité de la guerre.
Ensuite, nous démontrerons qu’à travers ce regard, le narrateur fait un véritable réquisitoire pour la dénoncer.
I. Un anti-héros et témoin principal
Comme nous l’avons précédemment indiqué : Bardamu, engagé sur un coup de tête dans l’armée, découvre ici l’horreur d’être au front, une découverte exprimée par une métaphore à la ligne 6 « J’étais dépucelé » : il faut comprendre par là qu’il a perdu son innocence mais aussi ses illusions.
Ainsi le narrateur nous livre ses sentiments et ses réflexions : il éprouve d’abord de la solitude « seul » l7., du regret de ne pas être en prison au lieu d’assister à ce carnage en employant des interjections et des phrases exclamatives comme le montre la phrase à la ligne 15/16 « Ah ! Combien n’aurais-je pas donné à ce moment-là pour être en prison ! »
Dans la même perspective, le narrateur éprouve de la nostalgie, une nostalgie pour un lieu qui n’est pas pour autant idéal « la prison », mais qui devient un eldorado pour notre anti-héros, comme l’indique l’emploi de la supposition « Si seulement, j’avais encore le temps » à la l20, du conditionnel présent : « Comme, il ferait bon » l21, de l’emploi de l’adjectif à connotation affective « petite »l21 et aussi de la répétition « ne passent pas , ne passent jamais » l21 en