Lecture Analytique l'aveu de la princesse de Clèves à son mari
I. Un aveu romanesque
a. Un aveu aux circonstances classiques
b. Un aveu héroïque et singulier
II. Une mise en scène…
a. … théâtrale
b. … pathétique
Au XVIIe siècle, Madame de Lafayette écrit La Princesse de Clèves, aujourd’hui considéré comme le premier roman présentant une analyse psychologique. Ce roman appartient au classicisme. Ce passage fait partie du tome III du livre et relate l’aveu de Mme de Clèves de sa passion adultère, bien que platonique, à son mari, sans pour autant lui révéler l’identité du duc de Nemours.
Dans quelle mesure ce texte témoigne-t-il d’une esthétique classique ? Nous verrons que ce passage met en scène un aveu romanesque présenté de manière théâtrale et pathétique.
Tout d’abord, l’aveu de Mme de Clèves est présenté comme tout à fait romanesque. D’une part, les circonstances sont celles d’un aveu classique.
Tout d’abord, elle s’est retirée de la Cour, fuyant ses oreilles et regards et craignant que sa passion ne soit démasquée : « m'éloigner de la Cour », « je veux éviter les périls », « me retirer de la Cour ». L’aveu se fait donc à Coulommiers, à la campagne, dans un lieu traditionnellement considéré comme propice à la réflexion. L’aveu est déclenché par les exhortations de M. de Clèves qui ne comprend pas la retraite de sa femme. Par ailleurs, cette déclaration se fait à demi-mot, ce qui contraste avec la manière dont il est annoncé : « je vais vous faire un aveu que l’on a jamais fait à son mari ». En effet, la princesse utilise des tournures abstraites et des périphrases : « des raisons de m’éloigner », « les périls où se trouvent les personnes de mon âge », « des sentiments qui vous déplaisent », ainsi que des litotes : « je ne vous déplairai jamais par mes actions », signifiant qu’elle ne le trompera jamais. Dans le but d’excuser cet aveu, elle utilise aussi des euphémismes : « il est vrai que j'ai des raisons », « si j'ai