LECTURE ANALYTIQUE N°2 – LA SCENE DE BAL DANS LA PRINCESSE DE CLEVES
1) Par les conditions matérielles (=le cadre spatio-temporel)
* un temps exceptionnel : des fiançailles
* un cadre prestigieux : un grand bal donné au Louvre (le bal renvoie à l’univers du conte merveilleux). Dans la 1ère phrase du 2ème §, l’assonance en [a], les consonnes liquides [l] et [r] et l’expression « festin royal » accentuent le luxe, le faste de la cérémonie.
2) Par la beauté exceptionnelle des personnages (beauté physique et beauté de leur parure).
*Les portraits sont très laudatifs, mais conventionnels et peu concrets comme en témoignent, par exemple, les expressions suivantes : « ce qu’il y avait de mieux fait (…) à la Cour », « l’air brillant qui était dans sa personne ».
*Leur beauté étant indicible, la narratrice (cf. le portrait de Mlle de Chartres, lect. anal. n°1) préfère montrer l’effet produit par cette beauté sur le partenaire. L’effet produit est le même chez les 2 personnages comme le souligne la double litote en forme de parallélisme « il était difficile de n’être pas surpris de le voir quand on ne l’avait jamais vu/il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement » avec reprise de la tournure impersonnelle « il était difficile de » (intervention discrète de la narratrice qui comprend et justifie la réaction des 2 héros, y compris celle de la princesse, qui ne devrait regarder que son mari…). Les héros tombent donc immédiatement sous le charme l’un de l’autre (coup de foudre). Il s’agit donc d’emblée d’un attrait purement sensuel lié à la vue de la beauté de l’être aimé (écho aux théories néo-platoniciennes de la Renaissance sur la naissance du sentiment amoureux).
*Noter que cet attrait réciproque trouve immédiatement un écho dans la danse (métaphore de l’union amoureuse) qu’ils exécutent : les réactions de l’assistance (le « murmure de louanges ») montrent qu’ils dansent harmonieusement l’un et l’autre. Cette