Lecture comparée le mal et le dormeur du val de rimbaud
Rappel : même époque, même recueil Démeny, circonstances biographiques, incertitude de la vision vécue.
Certes, une forme semblable puisqu’il s’agit de deux sonnets, qui plus est irréguliers (4 rimes dans les quatrains et disposition croisée), cependant, les titres nous invitent à deux tableaux bien différents : au Mal qui connote tout de suite la folie humaine et interroge sur ses origines, s’oppose le portrait serein d’un « dormeur » en pleine nature.
DEUX SONNETS QUE TOUT SEMBLE OPPOSER :
Les champs lexicaux : en majorité, champ lexical de la guerre et de la religion dans Le Mal et champ lexical plutôt de la nature dans Le dormeur du val.
Un tableau collectif / le portrait d’un seul homme
Une ponctuation qui suggère l’indignation et la vive émotion du poète dans Le Mal, construit en une seule phrase (si on excepte l’incidente), alors que la construction plus traditionnelle du dormeur du val, sans enjambement d’une strophe à l’autre, et la succession des phrases déclaratives semblent davantage décrire sous l’ordre du constat.
Les sensations en tableaux :
LE MAL LE DORMEUR DU VAL
L’OUIE La mitraille (comm.f.1), allitération, « sifflent » en accroche, [f]
Le rire méprisant
Les hosannah
Le sou ? (réveille malgré le mouchoir)
opposition par l’ouïe déjà de la violence de la guerre et de l’indifférence méprisante de Dieu. Diptyque. chant de la rivière aucune autre notation auditive, ce qui s’explique par la douceur ambiante nécessaire au sommeil.
LE TOUCHER Les crachats ? La nuque baignant
L’herbe sous le corps, les glaïeuls
La sensation du soleil « la lumière pleut », « dans le soleil »
L’ODORAT La poudre, le tas des cadavres sans doute suggéré Les glaïeuls
Aucun parfum ne semble le troubler
LA VUE Les couleurs : Omniprésence du rouge qui suggère la violence et est associé au feu qui l’accentue. Seules autres couleurs : l’or qui dénonce le luxe du clergé (+ champ lexical) et le noir qui exprime le