Lecture naïve et lecture critique
LS2
Dissertation Français
« Beaucoup d’auteurs disent préférer qu’on fasse de leurs œuvres une lecture naïve plutôt qu’une lecture critique. Qu’en pensez-vous ? »
« L’écrivain essaie d’échapper aux interprétations, non pas nécessairement parce qu’il n’y en a pas, mais parce qu’il y en a peut-être plusieurs et qu’il ne veut pas arrêter les lecteurs sur une seule. » Cette phrase d’Umberto Eco prononcée lors d’une interview dans Le Point est accompagnée d’une distinction entre deux types de lecture, sur laquelle il reviendra dans son ouvrage Lector in fabula. Le premier constitue ce qu’on appellera la lecture naïve, c’est-à-dire la première lecture d’une œuvre, liée aux premières impressions du lecteur ; le deuxième est tout simplement la relecture, ce qu’Eco nomme lecture critique. Comment sont-elles distinguées, quelles sont leurs caractéristiques ? Quelles compétences demande chacune d’elle ? L’une interroge le sens de l’œuvre, l’autre sa signifiance. Différents débats ont lieu autour de ces deux manières de lire, et il en ressort que beaucoup d’auteurs préfèrent qu’on fasse de leurs œuvres une lecture naïve plutôt qu’une lecture critique ; on peut en outre émettre l’hypothèse que cette citation d’Eco expose une des raisons pour laquelle les écrivains ont fait le choix de préférer la naïveté du lecteur. On peut donc se demander en quoi ces deux types de lecture se distinguent, et si l’un serait préférable à l’autre. Il faut pour cela étudier ce qu’apportent chacune de ces deux lectures, non pas seulement à l’auteur mais aussi au lecteur, car il semble évident que les deux sont liés. Il est donc nécessaire de se placer du point de vue de l’une et de l’autre pour ne rien omettre au cours de notre analyse. Tout d’abord, il serait intéressant de se demander pourquoi préférer une lecture naïve des œuvres, en effet, si certaines ne demandent pas une lecture critique, pour d’autres l’auteur préfère voir primer le rôle du lecteur sur une lecture