L'empathie maternelle de winnicott et la théorie de winnicott
Jean-François Rabain
Dans Revue française de psychanalyseRevue française de psychanalyse 2004/3 (Vol. 68)2004/3 (Vol. 68), pages 811 à 829
Éditions Presses Universitaires de FrancePresses Universitaires de France
ISSN 0035-2942
ISBN 2130545688
DOI 10.3917/rfp.683.0811
Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France.Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France.
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« Ce travail qui exige beaucoup de l’analyste (...), écrit Winnicott. Il doit, en effet, se montrer sensible aux besoins du malade, tout en souhaitant offrir la situation la plus favorable pour y répondre. L’analyste, après tout, n’est pas la mère du malade » (op. cit., p. 189).
L’EMPATHIE CHEZ WINNICOTT
Certes, l’analyste n’est pas la mère du patient ! Mais quelle fascination cette place exerce-t-elle sur Winnicott, sur sa pratique comme sur la théorie qu’il construit ! Nombreux sont les textes dans lesquels Winnicott renvoie l’analyste à cette position première et à l’empathie qu’elle nécessite.
« L’analyste est dans une position comparable à celle de la mère d’un enfant à naître ou d’un nouveau-né », écrit-il dans « La haine de contre-transfert …afficher plus de contenu…
Ce patient,
Harry Guntrip, a raconté, dans un texte saisissant, comment il avait recherché toute sa vie un souvenir oublié, dont sa mère lui avait fait le récit. À l’âge de
3 ans et demi, il avait vu son petit frère, Percy, étendu mort sur les genoux de sa mère désespérée d’avoir perdu son enfant. Le récit maternel de cette scène trau- matique n’avait cessé de hanter Guntrip toute sa vie durant. Deux analyses, l’une avec Fairbairn, l’autre avec Winnicott, n’avaient pas permis à Guntrip de retrouver la scène « oubliée ». Ce fut à la mort de Winnicott que Harry Guntrip, au cours d’un deuil maniaque, quasi hallucinatoire, fit une série de rêves