Les alevis
Un bref aperçu par
Ersan ARSEVER
RESUME
Comment définir l’alévité et où la situer dans le monde islamique ? Une variante du chiisme, affirme le Larousse. Une certaine manière de comprendre et de vivre l’islam sans être ni sunnite ni chiite, écrit Wikipedia (et les Alévis eux-mêmes). Les deux définitions sont justes si le Larousse utilise le mot chiisme dans son sens primitif et large: partisans de Ali (Chi’a-i Ali ou allawi) donc opposants au sunnisme et Wikipedia l’utilise dans son sens restrictif : chiisme séfévide iranien. En 1996, il y avait 80.177 Turcs en Suisse, dont près de 30.000 étaient des Alévis. Aujourd’hui, en Allemagne par exemple, on recense aux alentours de 900.000 Alévis de Turquie. En Turquie les Alévis-Bektachis représentent actuellement un tiers d’une population de 73 millions d’habitants, dispersé aux quatre coins du pays. A ces 22-23 millions d’Alévis de Turquie, il faut ajouter ceux du Kosovo, de la Bosnie, de l’Albanie, de la Macédoine, de la Bulgarie, de la Grèce et les Alévis arabes, les Nusayris de Syrie et du Maroc. Le nom générique « Alévi » couvrait diverses confréries soufies telles que les Vefaî, les Hurufî, les Haydarî, les Kalenderî, les Yesevî ou les Bektachi. Les influences ismaéliennes et chiites séfévides ainsi que les traditions propres à chaque tribu turque ont apporté de nombreuses variantes mais aussi une grande richesse à l’alévité. On peut dire que l’alévité est un système de croyance syncrétique et mystique, un enseignement philosophique, religieux et politique ayant ses propres lois et rites et qui trouve son origine dans trois sources : a- En Asie et plus précisément en Asie centrale dans les anciennes croyances turques au Dieu Ciel (Gök Tengri), utilisant le chamanisme et influencées