Les allemands et le nazisme, de 1933 à 1945.
1933-1945
« Ein Volk, ein Reich, ein Führer », telle était la devise d’Adolf Hitler. Ce Volk, ce peuple allemand, embourbé dès 1930 dans la crise mondiale, crut voir en Hitler le rédempteur de l’Allemagne, celui qui les sauverait de la crise et de l’humiliation du traité de Versailles. Il fut le premier à incarner le nazisme, créé par lui sur des bases déjà existantes en Allemagne : volonté de retrouver la fierté perdue en 1919, une conscience nationale très forte, et dans les milieux de droite, une sorte de fascination pour les grands empires allemands (le Saint Empire Romain Germanique et le IIème Reich).
Entre 1933 et 1945, les Allemands eurent avec le nazisme des rapports variés, voire ambigus. Le nazisme, incarné par le Parti national-socialiste allemand (NSDAP), s’inscrit dans un régime totalitaire, ainsi défini par H.A Winkler : « [il] concevait fondamentalement la politique comme une lutte entre ami et ennemi, réprimait toute opposition par la violence et intimidait les dissidents par l’omniprésence de la police secrète, renonçait à toute forme de séparation des pouvoirs au profit du monopole d’un Parti, et obtenait à grand renfort d’idéologie, de propagande et de terreur, l’approbation populaire dont il avait besoin pour légitimer sa domination à l’intérieur et à l’extérieur ». Quant aux Allemands, en 1933, ils étaient un peuple pris dans la crise mondiale de 1929, et faisaient partie des pays d’Europe les plus touchés, avec notamment 6 millions de chômeurs au début de 1932, chiffre dû à une baisse catastrophique de la production (celle d’acier passe de 16 à 5.8 millions de tonnes entre le début de la crise et 1931). Ils se sentaient humiliés par le traité de Versailles et se ruinaient au remboursement de leurs dettes. Par « Allemands », nous entendons toute la population, que ce soit les masses au travail ou les élites traditionnelles, les industriels, les anciens de la République de Weimar et qui ont pu aider à mettre