Les animaux dans la tragéide grecque
André Bernand Bernand André. Les animaux dans la tragédie grecque. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 12, 1986. pp. 241-269. Voir l'article en ligne «Chant du bouc» ("trag-oedia"), quel que soit le sens que l'on donne à cette expression, la tragédie grecque est par essence liée au monde animal. S'il existe une «Carte du Tragique», qu'André Bernand a essayé de définir dans son livre, paru en 1985, aux éditions du CNRS, on découvre aussi dans les tragédies un bestiaire et une faune que chacun des trois grands poètes tragiques a utilisés à sa manière. Cet article est donc comme un chapitre détaché de l'étude sur «La géographie dans la tragédie grecque». Les animaux, en effet, sont traités par les poètes à la fois comme des symboles, des termes de comparaison, des sujets d'observation. Selon les esthétiques tragiques, ranimai est la traduction pittoresque d'une notion morale, comme c'est le cas chez Eschyle ; ou bien un symbole chargé le plus souvent de malheur, de vengeance et de mort, comme le sont les oiseaux de Sophocle ; ou bien une réalité familière, bien observée mais avec des yeux qui ne sont pas les nôtres. Un rossignol oiseau de deuil, un chien dévoreur de cadavres et appelé «sépulcre vivant», un serpent léchant la joue de sa maîtresse, voilà des bêtes qui étonnent le lecteur moderne et qui nous font comprendre que, dans l'Antiquité, Culture et Nature n'entretiennent pas les mêmes rapports qu'aujourd'hui. L'animal est surtout perçu comme un être anarchique, incarnation de l'étrange, venant le plus souvent troubler l'ordre de la Cité.
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