LES ANIMAUX MALADES DE LA PESTE

I. Une fable inspirée de l’actualité. 1. La Peste.

À l’époque, la Peste représente l’horreur absolue : v½ « Un mal qui répand la terreur / Mal que le ciel en sa fureur » : idée d’intervention divine. La maladie est présentée par LF comme un guerrier impitoyable « capable d’enrichir en un jour l’Achéron », fleuve des Enfers dans la mythologie grecque. La Peste est personnifiée ( majuscule + volonté propre). Les premiers vers sont forts en images chaotiques : v8 structure en chiasme « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », v10 oxymore « mourante vie », parallélisme de construction « plus d’amour, partant plus de joie »
Ce sont donc des scènes de désolation causées par la maladie, qui provoque même la mort de l’amour ( « Les Tourterelles se fuyaient »), mais LF emprunte autre chose à l’actualité.

2. L’affaire Foucquet. Foucquet était surintendant des finances sous le règne de Louis 14. Il organise des fêtes grandioses et le roi s’en offense car l’un de ses sujets ne doit pas faire étalage d’un tel luxe. Louis 14 le condamne en l’accusant de corruption, Foucquet est emprisonné et torturé. Cela cause un traumatisme parmi ses proches. LF, choqué, veut montrer dans cette fable l’injustice dans cette fable, d’où la référence à Foucquet. Il prend des risques modérés en le défendant, car aux yeux du roi, la fable n’est qu’un genre mineur. Dans la fable, le Berger incarne Foucquet. Le Lion dit « il m’est arrivé quelquefois de manger/ Le Berger. » + rejet qui insiste sur l’importance réelle de ce « berger » vite dévoré. L’attitude de la cour à l’égard de Foucquet réapparaît ensuite dans les paroles du Renard, un courtisan flatteur et rusé qui n’hésite pas à dénigrer le Berger : « Et quant au Berger l’on peut dire/Qu’il était digne de tous maux. »

II. L’allégorie animalière au service de la dénonciation de l’hypocrisie.

1. Les puissants.

Le lion. Roi dans la nature, il est aussi roi à la Cour.