Les animaux malades de la peste
Loin d’épuiser une matière,
On n’en doit prendre que la fleur « (livre IV Epilogue). La Fontaine explique, par cette citation les principes de ses fables, genre qu’il a emprunté à Esope, poète antique et dont il s’est largement inspiré. Dans la fable « les animaux malades de la Peste » extrait du Livre VII de son principal ouvrage Les Fables paru au XVIIeme, le fabuliste relate, avec rapidité mais tout en suscitant l’intérêt du lecteur les décisions d’une assemblée d’animaux confrontée au fléau de la Peste. Quel est l’enjeu de cette fable ? Il sera intéressant de voir d’une part comment cette fable contient un récit dynamique et plaisant et d’autre part, il faudra examiner les nombreuses critiques présentes.
L’art du récit apparaît clairement à travers la peinture de l’épidémie et la galerie de portraits brefs mais évocateurs Tout d’abord, La Fontaine peint très efficacement l’épidémie de façon à montrer son l’ampleur et l’impuissance humaine face à ce fléau. L’ampleur de l’épidémie est traduite par la métaphore « la Peste (…) capable d’enrichir en un jour l’Achéron ». En effet, celle-ci , par référence à la mythologie grecque souligne l’importance des victimes, ceci en un temps très court comme l’indique la précision temporelle « en un jour ». Cette épidémie entraîne des morts mais aussi beaucoup de souffrances comme le suggère le chiasme « ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés » dans lequel le pronom indéfini « tout » est mis en évidence, prouvant que personne n’est épargné. Par ailleurs, le fléau apparaît aussi aux hommes comme une punition divine Le ciel est présenté à travers une allégorie « Ciel (…) inventa » mis en évidence par le contre-rejet afin de ménager le suspense ou encore par l’expression « courroux céleste ». Le champ lexical de la vengeance est aussi très présent « punir », « faisait (…) la guerre ». La peste est présentée avec le registre épique comme étant une force contre laquelle