Les animaux malades de la peste
Cet auteur y souligne dans un registre satirique l'injustice qui règle à la cour, en montrant comment un conseil réuni par le lion pour châtier « le plus coupable», finit par sacrifier en réalité le moins coupable de tous
La Fontaine repend une tradition médiévale : on trouve en effet une histoire semblable dans les Apologues de Haudent en 1547 :
« La Confession de l'Asne, du Renard et du loup ».
Comment La Fontaine use des ressources du tragique pour faire une satire de la Cour fondée sur l'ironie ?
1. Le récit tragique
C'est dans un contexte tragique de La Fontaine situe son récit, en exposan d'abord les ravages d'un fléau interprété comme un châtiment divin, puis en montant comment s'opère le choix d'un bouc émissaire sacrifié pour blanchir les autres.
A/ Les ravages de la peste
La situat° initiale de la fable, décrivant les ravages de la peste, est en effet tragique.
Le chp lexic de la mort est omniprésent : (l'Achéron) v5 désigne par métonymie les enfers mytho où s'entassant les victimes du mal.
Le chiasme « ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés » montre que le fléau n'épargne personne, que nul n'y échappe tout à fait, même si certains y survivent.
L'hyperbole « enrichir en un jour l'Archéron » insiste sur le nombre de ses victimes directes, et la métaphore de la « guerre » v6 insiste sur sa violence.
L'emploi des négations v10-14 instaure une vie anormale, dans laquelle les animaux se comportent l'inverse de leurs habitudes : les prédateurs comme les loups et les renards ne chassent plus, les tourterelles, associées à l'amour, se fuient.
La peste instaure un désorde profond dans l'univers animal, un univers dans lequel le désir et le goût de vivre semblent avoir disparu.
B/ Le thème du châtiment divin
Or ce fléau est présenté dramatiquement comme, comme « un Mal » et qui n'est que nommé q'au v.4
La périphrase