Les animaux ont-ils des droits ?
Une réponse claire et sans détours semble avoir été arrêtée au niveau de la législation internationale depuis 1998 : une Déclaration Universelle des Droits des Animaux a été ratifiée par les Nations Unies, dans le but de marquer l'« évolution logique et inéluctable de la réflexion éthique ». Mais philosophiquement, cette question reste ouverte. Dans le vivant, l'animalité se définit par une double opposition: d'une part, l'animal est ce qui n'est pas végétal, et d'autre part ce qui n'est pas humain. Se demander si les animaux ont des droits revient donc à se demander si l'on peut considérer la question du droit comme étant exclusivement humaine, ou comme pouvant également englober les autres être sensibles de ce monde. Autrement dit, les animaux peuvent-ils et doivent-ils rentrer dans le cercle humain de la morale ? On peut tout d'abord se pencher sur la notion de souffrance, en tant qu'elle concerne la sensibilité, bien plus que la raison. Selon Schopenhauer dans le Fondement de la Morale, la question de l'entendement est ainsi écartée lorsqu'il s'agit de souffrance. Tous les êtres sensibles, animaux inclus, peuvent donc jouïr du droit primordial à l'intégrité physique. Néanmoins, sitôt que l'on tient compte de la correspondance du droit et du devoir au sein de la morale, le droit animal devient impossible : le devoir découle de la vie de l'Homme en société et ne peut donc qu'être humain. Ici, l'homme est donc à opposer à la nature (ce qui d'ailleurs ne peut admettre l'anthropomorphisation des animaux, souvent opérée dans la représentation commune, particulièrement dans le cadre de la domestication). En bref, la nature n'ayant pas de devoirs n'a donc pas de droits. Mais, les droits de chacun reposant sur les devoirs des autres, le droit animal repose sur le devoir humain. Et ce devoir humain est un devoir moral qui se fonde sur la puissance empathique de l'Homme, comme le souligne Rousseau, notamment dans son Discours