Les années de plomb
Les mouvements regroupés sous le nom générique de « Brigades rouges » n’ont pas grand-chose à voir avec ce qu’a représenté Action directe en France. Des dizaines de milliers de personnes sympathisèrent avec elles, notamment dans la jeunesse étudiante, marginale et ouvrière (les Brigades rouges furent un moment l’une des principales organisations politiques à la Fiat de Turin, l’équivalent de notre Renault Billancourt), et les études sur la composition sociologique de ce mouvement que présente le livre témoignent de son ancrage populaire. La lutte armée ne représenta d’ailleurs que l’aile la plus radicale d’un mouvement plus large, qui refusait toute médiation institutionnelle ou réformatrice. C’est pourquoi cette histoire ne saurait se comprendre en se contentant d’incriminer les dérives d’un petit groupe de « mauvais maîtres » ou en ayant