Les aventures de télémaque, Fénelon
François de Salignac de la Mothe Fénelon a écrit en 1699 les aventures de Télémaque. Grand seigneur, archevêque et précepteur des princes royaux, il a écrit ce roman, pastiche de l’odyssée d’Homère et de l’Eneide de Virgile, pour servir à l’éducation du duc de bourgogne, petit fils de louis XIV. Formé de dix huit livres, cette épopée romanesque relate les aventures de Télémaque à la recherche de son père Ulysse. Le jeune prince, accompagné de la déesse minerve travestie sous les traits du sage mentor, affronte de nombreuses situations qui doivent le former au futur exercice du pouvoir.
L’extrait à commenter est tiré du septième livre. Un certain Adoam dépeint aux voyageurs un pays extraordinaire, la bétique. Ce type de texte descriptif constitue une pause dans le récit des aventures de Télémaque. Il révèle des registres merveilleux et polémiques et introduit une réflexion sur la vertu et sur la nature du pouvoir. Le lecteur contemporain y retrouve un débat d’idée, constant depuis la renaissance, entre les notions de nature et culture. La visée pédagogique du moraliste consiste finalement à faire réfléchir son lecteur sur les prétendus bienfaits de la civilisation.
Nous examinerons ainsi comment Fénelon, pédagogue fidele au principe de placere et docere, développe une argumentation didactique à destination de son élève en décrivant cette utopie de la bétique.
Dans une première partie nous étudierons la description d’un locus amoenus (un lieu idéal) puis nous verrons dans une seconde partie nous verrons le modèle social proposé de la bétique, il sera alors temps de nous intéresser a la critique faite de la société européenne.
I. la description d’un locus amoenus- un lieu idéal
L’utopie est tout d’abord un lieu isolé et protégé mais aussi une société uchronique, hors du temps et des contradictions. Le lieu parait idéal.
1) un lieu isolé et clos
-c’est un univers hors des atteintes du monde extérieur et