Les avions
Auteur
Olivier RAZEMON
Cela fait quinze ans que l'on annonce l'échec des compagnies aériennes « low cost ». Et pourtant, leur succès ne s'est jamais démenti. Basé sur un unique critère, l'économie des coûts, le modèle semble se généraliser.
Un billet d'avion pour le prix d'une chemise achetée dans une boutique milanaise, d'un déjeuner d'affaires à Cracovie ou d'une bonne bouteille rapportée de Porto. Cette comparaison, impensable il y a vingt ans, fait désormais partie du quotidien des Européens. L'apparition des vols « low cost » a modifié la manière d'envisager un voyage. La première compagnie à bas coût, Southwest Airlines, est née au Texas au début des années 1970. Un homme d'affaires et son avocat décident de se lancer dans l'aérien. Pour concurrencer les entreprises établies, il leur faut un argument implacable, le prix. Rien de plus simple, songent-ils. Il suffit de réduire les coûts des prestations qui grèvent habituellement le chiffre d'affaires d'une compagnie.
Leur entreprise ne dépensera que le strict nécessaire. Elle ne fera voler qu'un seul type d'avion, un Boeing 737, réduisant ainsi les frais de formation et de maintenance. Dans la même logique, la compagnie multipliera les rotations quotidiennes afin de ne pas laisser un appareil trop longtemps inutilisé et délaissera les coûteux intermédiaires que sont les agents de voyages. Les passagers ne sont pas épargnés. Le service est limité au strict minimum, le placement dans l'appareil supprimé, et les prestations accessoires, repas et boissons servis en vol, sont facturées.
Chasser les coûts
Le fonctionnement inventé par Southwest Airlines, reproduit plus tard par easyJet, Vueling ou Ryanair en Europe, consiste donc en premier lieu à faire la chasse aux coûts. Au fond, ces nouveaux venus ne doivent pas tant leur succès à l'invention d'un modèle économique inédit qu'à l'incapacité des compagnies classiques de regarder à la dépense.
Vitrines nationales