les balkans
Tout est venu des convoitises suscitées par la déliquescence de l'empire ottoman. Le congrès de Berlin, en 1878, a confié à l'Autriche-Hongrie le droit d'occuper pendant trente ans la Bosnie-Herzégovine, une province rebelle de l'empire. En 1908, l'Autriche-Hongrie a annexé la province de façon formelle, suscitant l'ire du gouvernement serbe.
Trois ans plus tard, l'Italie, désireuse de prendre sa part du gâteau colonial, a attaqué la Libye, une autre province ottomane, et s'est aussi emparée de quelques îles du Dodécanèse, dans la mer Égée. Ce que voyant, la Serbie et la Bulgarie ont pensé que le moment était venu de s'emparer des dernières possessions ottomanes en Europe.
Avec l'appui de la Russie, la Serbie et la Bulgarie concluent une vague alliance le 7 mars 1912 avant d'être rejointes par le Monténégro puis la Grèce le 29 mai 1912.
Les compères ont un ennemi commun, la Turquie ottomane, mais ils sont incapables de s'entendre sur les buts de guerre car ils revendiquent à peu près les mêmes territoires, ces derniers ayant des populations très mélangées (surtout la Macédoine). Qu'à cela ne tienne, ils remettent à plus tard les négociations sur le partage du butin.
Première guerre balkanique (1912)
Dès le début des hostilités, les succès serbes révèlent les performances inattendues et meurtrières de l'artillerie moderne.
Pour la première fois, en effet, sont utilisés à grande échelle des canons avec obus à fragmentation, qui tirent à cadence rapide et déchiquettent les chairs. Ces canons ont été fournis par les industriels du Creusot, la Serbie ayant pu moderniser son armée depuis 1909 grâce à des emprunts massifs auprès des épargnants français.
Pendant ce temps, les Bulgares, qui disposent de l'armée la plus nombreuse et la plus puissante de la région (350.000 hommes), progressent avec encore plus de succès. Ils assiègent la forteresse d'Andrinople et finissent par s'en emparer avec le concours de leurs alliés serbes. Ainsi