Pour vous servir, encore, madame! Je retourne à ma cuisine. J'y retrouve mes gants et l'odeur de mes dents. Le rot silencieux de l'évier. Vous avez vos fleurs, j'ai mon évier. Je suis la bonne. Vous au moins vous ne pouvez pas me souiller. Mais vous ne l'emporterez pas au paradis. J'aimerais mieux vous y suivre que de lâcher ma haine à la porte. Riez un peu, riez et priez vite, très vite! Vous êtes au bout du rouleau, ma chère! (Elle tape sur les mains de Claire qui protège sa gorge.) Allez, ne tremblez pas, ne frissonnez pas, j'opère vite et en silence. Oui, je vais retourner à ma cuisine, mais avant je termine ma besogne. (Elle semble sur le point d'étrangler Claire. Soudain, un réveil matin sonne)...
La mise en scène
Créer un lieu sacré pour la cérémonie des bonnes. Mettre en scène les apparences, créer des reflets aux personnages, métamorphoser à loisir les corps et les âmes. Tel fut le premier parti pris à la mise en scène.
En place pour le bal, on choisit sa toilette, son bijou, son fard comme on se créé une identité; on l'expose et on la montre. Les bonnes appartiennent à tous les temps et n'ont pas d'âges. La question est bien de les inventer.
Elles vivent en huit clos, elles seront donc à l'intérieur d'une chambre ou d'une penderie sur une scène d'exposition, dans un défilé d'images de mode suspendues dans le