Les bonnes, ou bien les victimes de la société.
Une fille qui travaille comme bonne est typiquement vue comme une esclave subissant la domination des travaux qu’on lui donne.
Pourquoi ne pas avoir pitié pour ces petites filles à la santé vulnérable ? Pourquoi ne pas les traiter tendrement autant que nos propres enfants ?
Elles ont à peine six ans que la vie commence à les marquer de fer, que leur destin se déchaîne contre elles. Elles ont à peine six ans qu’on vient voler leur enfance parce qu’elles ne sont pas supposées en avoir une.
A six ans, on est encore enfant on a encore envie de jouer à la poupée, de s’imaginer princesse, de construire des châteaux de sable, et de rêver, mais pas pour ces jeunes qui, à cet âge prennent responsabilité de nourrir une famille ; leurs propres familles. Leurs rêves sont écourtés par une réalité plus dure que la douceur d’une pensée innocente d’un enfant. Cette petite lueur dans les yeux de tous les enfants n’a pas trouvé place dans les yeux de ces petites bonnes qui ne peuvent exprimer que le désespoir, la résignation et l’incompréhension.
A six ans, elle garde un bébé, lui donne à manger, change ses couches, le porte lorsqu’il pleure et joue avec lui car c’est important que chaque enfant joue pour s’épanouir tout comme ces petites, et lui achète des bonbons dont elle a tant envie mais qu’elle sait très bien qu’elle n’a pas le droit d’y gouter.
A six ans, elle fait le ménage, lave la vaisselle, fait la lessive, range la maison, fait les courses, le bébé sur le dos et prépare à manger.
A six ans, elle fait ce qu’on lui demande de faire, sans mots, sans contestation et sans se plaindre,
« D’accord Lalla » est son mot d’ordre, la cuisine est sa place, parfois même pour y dormir et y manger ce