Comme en témoignent de nombreux ouvrages , les campagnes françaises ont toujours fasciné les historiens. Des documents retracent les bouleversements vécus par le monde rural durant des siècles. Cependant les ouvrages sur les campagnes au XIX ème siècle sont nombreux, ils dressent un panorama historico-politique d’une France : celle de nos campagnes. Les années 1788 et 1789 marquent une rupture majeure entre les campagnes françaises et l’absolutisme. En 1786, la crise économique qui sévit dans le pays, redouble avec la stagnation du prix du grain. Dans ce contexte, une récolte désastreuse en 1788 succède aux prix stagnants des années précédentes par une brutale flambée. Ces zones rurales sont écrasées par le poids des impôts et des disettes : la mendicité et le vagabondage se développent . L ’irritation de la population contre les privilégiés s’accroît fortement . Face à la dégradation de la situation dans le pays, les Etats Généraux sont convoqués en 1789, pour la première fois depuis 1614 , afin de « donner la parole » à la masse des paysans. Des cahiers de doléances sont mis à la disposition du Tiers-Etat pour y noter les demandes adressées au roi par les états généraux ou provinciaux. A l’aube de la Révolution française, la paysannerie est dépendante, peu instruite mais représente largement plus de la moitié de la population . La production agricole est fragile, soumise aux aléas météorologiques .
En 1789, le monde de l’Ancien Régime est en crise : les causes en sont multiples, mais d’évidence le système tout entier manifeste des défaillances criantes . Si en premier lieu, la protestation et la pression populaire émanent de Paris, elle ne tarde pas à gagner les campagnes françaises. Les campagnes ont acquis de nouveaux droits et de nouvelles libertés grâce à la Révolution. Comment s’organisent les campagnes françaises face à cette Révolution et aux successions de régimes qui suivent ? Le XIX ème siècle est-il celui des campagnes ?
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