La Bruyère est un auteur moraliste du 17ème siècle, il appartient au mouvement des classiques. Il livre dans « Les Caractères » sa vision de la société de son siècle. L’écrivain est un fin observateur, membre de la cour de Versailles, il est un témoin bien placé pour la décrire. La bruyère, grâce à de nombreuses qualités dont l’art du portrait, décrit le courtisan. Une réflexion morale en découle : La Bruyère fait un tableau satirique de ce petit théâtre du monde dont il montre les vices. Nous verrons comment La Bruyère use de la satire pour dégager une morale et nous remettre en question.

La satire, selon le « Robert » est un écrit ou un discours qui s’attaque à quelque chose, à quelqu’un, en s’en moquant. Elle était utilisée durant le 17ème siècle comme instrument pour tourner en dérision les puissants de l’époque. De plus La Bruyère est dans la ligne du mouvement « Classique » qui s’inspire de l’Antiquité, période où ce style a vu le jour. Ce texte reprend des personnages de la Mythologie, comme Esculape, équivalent romain d’Asclépios, dieu grec de la médecine, pour ne pas citer des contemporains à l’auteur, L’action se déroule à Epidaure, haut lieu du théâtre grec, endroit propice à la mise en scène de personnes à critiquer. Dans le texte, l’auteur fait le portrait d’une femme hypocondriaque.
En effet, Irène pose beaucoup de questions à Esculape, toutes relatives à sa santé. Comme par exemple : « Ma vue s’affaiblit, dit Irène : prenez des lunettes, dit Esculape. » La Bruyère veut montrer qu’à chaque question il y a une réponse et que chaque cause produit un effet : « Elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l'oracle répond qu'elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher. » La simplicité des réponses oblige le lecteur à se remettre en question. Le ton moqueur fait réfléchir le lecteur et l’amène à se poser des questions plus fondamentales et à chercher des réponses à l’intérieur de lui-même