Les caractéres, de la cour
803 mots
4 pages
Un moraliste, au sens du 17ème siècle, est un écrivain qui traite des mœurs : il est le peintre des hommes. Jean de la Bruyère (1645-1696) fut au même titre que La Fontaine et La Rochefoucauld un célèbre et illustre moraliste du classicisme. Qualifié de « fort bon homme » par Boileau et de « fort honnête homme » par Saint-Simon » il devient le précepteur du Duc de Bourbon : il découvre alors, lors de son éprouvant préceptorat, le quotidien truffé de travers de la famille Condé. A la suite de ces points de vu privilégiés sur la Cour et les Grands, il érige « Caractères » et devient l’homme d’un seul livre, et l’écrivain d’un seul genre. Publiée en plusieurs fois et sans cesse retravaillé, cette œuvre partagée en 16 chapitres et inspirée du grec Théophraste connait un succès fulgurant grâce aux mélanges de genres, de pensées et de maximes. Misanthrope de nature, La Bruyère peint à travers les «Caractères » les vices, les défauts, les artifices et les excès des cours royales à des fins moralistes. Le chapitre «De la Cour » est un texte bref et descriptif à visée argumentative qui traite des mœurs de la Cour du Roi. Nous pouvons alors nous demander en quoi ce texte est-il argumentatif. De ce fait, nous étudierons dans un premier temps les procédés qui permettent la distanciation et dans un second temps nous analyserons en quoi ce regard étranger est au service d’une critique.
I. Un regard distancié.
→ Dès le titre, « De la Cour » on s’attend à une description de la Cour du Roi mais DECALAGE car « région, contrée, du pays, du pôle » = Endroit précis à vaste. (Effet de voyage, de découverte) et « De la Cour » n’est jamais cité. (Endroit inconnu).
→ Effet de découverte renforcé avec les termes «ailleurs » et « gens », «ce peuple d’ailleurs » et les pronoms personnels « eux, ils, elles ».
→ Modalisateurs = «Comme Si », « ils semblent ». = subjectivité
→ Utilisation du procédé de la parataxe = tout est mis sur le même plan (pas de subordination entre les