Les champs les plus désespéré....
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“Le moulin de Pologne” (1952) Roman Le moulin de Pologne est un domaine acheté, au début du XIXe siècle, par un certain Coste. Le roman est l'histoire de cinq générations de sa famille, qui est marquée par une tragique fatalité. L'achat du domaine par Coste, riche et pourvu de deux filles à marier, met en émoi la petite ville voisine. Les de M., ayant justement deux fils disponibles, dépêchent chez le sieur Coste une marieuse chevronnée. L'affaire est vite conclue, la seule prétention du maître du moulin étant que ses gendres appartiennent à une famille oubliée de Dieu. La main de la fatalité, en effet, s'est déjà lourdement abattue sur la sienne. Les de M. représentent exactement ce qu'il lui fallait : ils existent depuis huit cents ans et n'ont pas plus d'histoire que les premiers Capétiens. Pendant une décennie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Soudain, un coup de tonnerre, le vieux Coste, blessé par un banal hameçon, meurt du tétanos. Une hécatombe commence. Même les fuyards sont touchés, et de la façon la plus spectaculaire puisque la fameuse catastrophe du Paris-Versailles engloutit en une seule bouchée quatre membres de la malheureuse famille. Cent ans plus tard ne reste qu'une de M., Julie. Quand elle était à l'école, ses condisciples s'étaient acharnées à la terroriser avec une ingéniosité impitoyable. Avec une pestiférée, comment ne pas être méchant? Comment ne pas lui en vouloir du danger que sa seule présence fait courir? Ajoutons que dans un modeste chef-lieu personne n'a la fortune que coûterait une passion généreuse. On emploie à posséder toute l'énergie dont on dispose. Donner y est inconcevable. Aimer aussi par conséquent. Mais la haine a pour elle d'être une volupté économique. Les petites filles de l'école finissent par avoir raison des nerfs de Julie. Elle est frappée de convulsions. Elle s'en remet, mais les traits déformés. Dorénavant, elle a l'air de la pestiférée qu'elle est. Tout va pour le mieux dans la meilleure