Les chatiments
À la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 qui voit l’arrivée au pouvoir du prince Louis-Napoléon Bonaparte, Hugo s’est exilé. Ces vers sont, pour le poète, une arme destinée à discréditer et abattre le régime de Napoléon III auquel Hugo voue une fureur vengeresse et un mépris sans bornes.
Hugo a l’habitude de prendre le titre comme fil conducteur de ses recueils (comme pour les Orientales ou Feuilles d’Automne) et les Châtiments ne déroge pas à la règle.
Qui dit châtiment, dit aussi crime et même expiation dans la pensée de Hugo fortement marquée par la Bible. Le crime, le châtiment et l’expiation seront donc les trois fils rouges de notre étude.
Les Châtiments se donnent pour tâche de dénoncer deux crimes : le dix-huit Brumaire et le coup d’État du deux décembre commis par Louis-Napoléon Bonaparte - le second crime étant la suite du premier (cf. l’Expiation et Fable ou histoire)
Le dix-huit Brumaire est un crime contre la France car Bonaparte a pris le pouvoir par la violence. Le 2 décembre est un crime à cause de la violence des répressions (Souvenir de la Nuit du 4, II, 3 ; Pauline Roland, V, 11), parce que Louis Bonaparte est parjure (il avait juré fidélité à la Deuxième République) et parce qu’il viole les lois de la République (cf. Nox).
Les Châtiments sont des poèmes de la dénonciation du crime. La parole poétique dénonce le crime en parlant. L’acte de verbalisation est dénonciation. (cf. Ultima Verba : même les dernières paroles du Poète seront dénonciation et attaque contre Louis Bonaparte).
La parole poétique devient parole du peuple : Hugo parle par exemple pour la grand-mère dont le petit-fils a été tué (Souvenir de la Nuit du 4). La parole poétique parle aussi pour le Peuple, pour lui redonner courage même dans les épreuves (cf. eschatologie de Lux).
Le Poète peut châtier par évocation des faits