Les choses de perec
Des objets qui fascinent parce qu’ils ont le pouvoir de vous conférer une identité.
Pour explorer ce mirage, Perec dessine une figure de couple, Jérôme et Sylvie, jeunes gens tôt débarqués de leurs études, jeunes flâneurs assez snobs, touchés par le rêve de la société du luxe moderne comme à une autre époque, peut-être, ils auraient été touchés par la grâce janséniste et se seraient enfermés dans un cloître : dans les deux cas, le rêve est prêt à l’emploi, la forme de vie totale ne demande plus qu'à être habitée.
Et pourtant ils se trompaient ; ils étaient en train de se perdre. Déjà, ils commençaient à se sentir entraînés le long d'un chemin dont ils ne connaissaient ni les détours ni l'aboutissement. Il leur arrivait d'avoir peur. Mais, le plus souvent, ils n'étaient qu'impatients : ils se sentaient prêts ; ils étaient disponibles : ils attendaient de vivre, ils attendaient l'argent.
Pour Perec, passer par un couple plutôt que par un personnage individué, fut-il en couple, permet justement de ne pas créer de personnages. Perec trouve une fonction dynamique, à deux temps, une machine de couple qui arpente les rues de Paris, 6ème arrondissement, les rêves modernes, le désir, la possibilité et l’impossibilité du bonheur. Plutôt que de poser un être avec une histoire, une psychologie, donc des temps de résistance et d’accélération nés de sa singularité, il y a une machine de couple engrenée dans le monde, actionnée par le possible du monde et s’échauffant en retour, générant une énergie de désir.
Ainsi, la machine ne dresse pas un