Les choses
Un p'tit résumé des Choses de Perec :
Sylvie et Jérôme, jeune couple de psychosociologues en free-lance (les "télémarketeurs" des années 60), vivent undefined à Paris. Le premier chapitre est entièrement consacré à la description ce que ce serait leur maison idéale et par là-même, leur vie idéale. "Il leur semblerait qu'une vie entière pourrait harmonieusement s'écouler [...] entre ces objets si parfaitement domestiqués, entre ces choses belles, simples, douces et lumineuses."
Mais ces bourgeois-bohèmes avant l'heure n'ont pas les moyens de leurs désirs : ils voudraient une maison plus chic, des bibelots plus typiques, "d'épais peignoirs de bain", des "petites lampes alsaciennes", un "dallage hétérogène en mosaique vieillotte", et une foule d'autres objets, mais ne peuvent rien s'offrir de tout cela.
En réalité, ils pourraient accéder à leurs désirs s'ils faisaient le choix de quitter leurs emplois et de travailler en tant que cadres dans une agence. Mais ils ne peuvent s'y résigner : "Ils croyaient encore que tant et tant de choses pouvaient leur arriver, que la régularité même des horaires, la succession des jours, des semaines, leur semblaient une entrave qu'ils n'hésitaient pas à qualifier d'infernale."
Ils finiront par étouffer, dans leur appartement minuscule, qui correspond si mal à leurs désirs et s'en iront tenter l'aventure en Tunisie. Mais l'absence de toute vie sociale, le fait de n'avoir personne à qui montrer leur grande maison et leur style de vie les détruit : "Leur vie était comme une trop longue habitude, comme un ennui presque serein : une vie sans rien".
Qu'adviendra-t-il de Jérôme et de Sylvie ? De leurs rêves et de leurs désirs dévorants ? De leur passion brulante pour les signes extérieurs de richesse ?
Eh bien, ils auront, enfin, leur divan Chesterfield.
Note : 8/10
Mon P'tit plus : l'emploi du conditionnel tout au long du