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L’impasse de la guerre totale contre la drogue et le dopage
Barbara Broers et Bengt Kayser
Lundi dernier, Ruth Dreifuss a reçu le Prix de la Fondation pour Genève, en récompense pour son engagement pour un monde plus juste. C’est elle, en tant que conseillère fédérale, qui a eu le courage, à l’époque des scènes ouvertes de la drogue et de l’épidémie des overdoses et infections VIH, d’essayer et d’évaluer une politique alternative en matière de drogues. Cette politique des quatre piliers, alliant prévention, traitements diversifiés, mesures de réduction de méfaits et mesures de contrôle et de répression, a eu une acceptation nationale, comme en atteste son ancrage dans la loi sur les stupéfiants suite à la votation populaire de 2008. Ruth Dreifuss ne s’est pas arrêtée aux frontières suisses. Avec la Global Commission on Drug Policy, commission internationale de plusieurs anciens présidents et hauts fonctionnaires, elle a participé à la rédaction de deux rapports (en 2011 et 2012) dénonçant la guerre contre la drogue. La commission démontre que cette guerre est un échec, ayant des effets catastrophiques dans les pays producteurs et consommateurs et nourrissant l’épidémie VIH, et cela malgré des coûts exorbitants. La commission demande l’arrêt de cette guerre et l’expérimentation des politiques alternatives, en citant des exemples de pays comme le Portugal, les Pays-Bas et la Suisse, où ces politiques différentes ont eu des effets bénéfiques en termes de santé publique, sans pour autant augmenter la consommation de substances illicites, et parfois même en la diminuant. La guerre contre le dopage partage plusieurs similitudes avec la guerre contre la drogue. Les deux utilisent une logique de «tolérance zéro», empiètent sur des droits humains et des principes de santé publique, ont un coût excessif pour la répression et raux désastreux» (LT du 21.09.2012). Malgré des efforts énormes, avec