Les clandestins
Il y a tout d’abord une rangée de grillages, qui enferme l’enclave ; une deuxième rangée a été ajoutée. Ces grillages ont été surélevés de plusieurs mètres de hauteur. On a rajouté des barbelés. Il y a des caméras qui surveillent tout. Donc, tout a été fait pour que le Maroc nous aide, nous européens, Union européenne, à nous protéger.
Ce sont les personnes qui viennent de pays sub-sahariens qui tentent d’escalader les grillages. Ceux qui se cachent dans les véhicules sont en grande partie des marocains.
L’Eldorado qu’ils tentent d’atteindre, c’est l’enclave espagnole de Melilla, 12 kilomètres d’Europe sur la côte nord-est du rif oriental. L’autre enclave, au nord-ouest, Cieuta, plus grande, 18,5 km2, se trouve à une quinzaine de kilomètres des côtes d’Andalousie. Ces deux enclaves furent conservées par l’Espagne au moment de l’indépendance marocaine, en
1956, et elles font partie de la communauté européenne depuis 1986. Les deux confettis d’Europe sur la côte méditerranéenne sont la promesse pour quelques uns d’atteindre le continent de la vieille Europe.
Ce sont des personnes qui, en général, partent de régions déstabilisées d’Afrique, du fait des études qu’elles ont pu mener, du militantisme qu’elles ont pu avoir. Soit elles n’arrivent pas sur place à trouver les opportunités à se réaliser, soit elles sont victimes de répressions dans le cas par exemple de conflits, de problèmes politiques.
Je me sens bien ici. Si j’étais dans ma ville au Cameroun, je ne sais pas si je serais encore en vie. Ceux qui arrivent à échapper à la police marocaine se retrouvent dans un camp aux conditions précaires. Lors de l’assaut des immigrés sur les barbelés, il y a quasiment deux