Les colonies françaises aux antilles et dans l'océan indien du 17ème au 19ème siècle
La colonisation européenne des Antilles a entraîné la destruction des populations amérindiennes : en 1520, il n’y avait plus qu’un millier d’Amérindiens à Hispaniola (Saint-Domingue-Haïti) alors que les historiens estiment qu’ils étaient 1,1 million lors de l’arrivée de Christophe Colomb.
1. Les « Isles à sucre » : des sociétés coloniales esclavagistes Au début du xviie siècle, la France et l’Angleterre ont, à l’initiative de Jacques II et de Richelieu, profité de l’affaiblissement de la puissance espagnole pour transformer des repaires de flibustiers en colonies durables. L’un d’entre eux, Pierre Belin d’Esnambuc, prit possession de la Martinique en 1635, alors qu’un de ses anciens lieutenants, Liénart de l’Olive, s’installait en Guadeloupe. Les différentes tentatives françaises de colonisation de La Guyane tout au long du xviie siècle furent des échecs.
Le tabac fut la culture pionnière de cette colonisation. Le premier peuplement fut assuré par des engagés ou « trente-six mois » qui se recrutaient surtout parmi la population pauvre des ports de l’Ouest. Il y eut aussi des familles de colons libres, quelques cadets de famille noble, des représentants du roi et des missionnaires. Dès 1636, mention est faite par le Père Breton de la présence d’esclaves noirs. L’introduction de la culture de la canne à sucre qui supposait un investissement beaucoup plus important que celui du tabac, du café ou du coton entraîna la constitution de grands domaines. Les « isles à sucre » étaient entièrement organisées en fonction de la production et de l’exportation des denrées coloniales. À la fin du xviiie siècle, les habitations sucrières martiniquaises et guadeloupéennes comptaient en moyenne 110 à 120 esclaves pour une superficie d’environ 180 hectares. Dans l’océan Indien, le peuplement permanent de