les compétences des étudiants

9670 mots 39 pages
Enseigner avec le (sou)rire et le jeu

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Présentation du problème
Jeune professeur de religion, Thomas était bien décidé à passionner ses élèves dès les premières heures de l’année par la profondeur et la gravité des sujets qu’il se proposait d’aborder. Comme il était rompu aux méthodes de la pédagogie moderne (il avait lu et relu les 13 fiches d’autoformation du manuel « Mieux communiquer pour mieux former »), il ne manqua pas de commencer par interroger ses élèves sur leurs représentations et leurs attentes en matière de religion, puis d’exploiter habilement ce « déjà-là » pour communiquer ses objectifs et mettre en œuvre un contrat de communication.
Au début, ce fut merveilleux : les élèves étaient ravis d’avoir à faire à un prof qui les écoutait et les comprenait, qui s’exprimait si clairement, soignait si bien ses consignes, gérait si habilement les tours de parole et avait constamment à cœur d’ajuster les termes du contrat avec eux. « Un vrai pro » se disaient-ils béats... Las, après deux semaines, la lassitude s’installa. À chaque cours, il fallait réfléchir, dire son avis, argumenter : à la longue, cela devenait pesant, répétitif. Surtout les vendredis après-midis où le cours de religion tombait en dernière heure, après un cours de gym. C’est que, malgré toute sa bonne volonté et ses compétences — ou peut-être en raison même de celles-ci — Thomas n’était pas un rigolo. C’était un prof sérieux, un consciencieux qui prenait tout à cœur, avec gravité. Avec lui, on se sentait en sécurité, et on se savait respecté ; mais on ne s’amusait vraiment pas.
Bien sûr, à l’école, « s’amuser » ne peut pas être considéré comme une fin en soi : l’apprentissage comporte une part de sérieux, d’effort, qui se marie mal a priori avec la légèreté du rire et du jeu. Pourtant, tout le monde a déjà pu constater que l’on intègre beaucoup plus facilement ce qui nous est communiqué avec un zeste d’humour ou sur un ton ludique. C’est que, s’ils sont parfois

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