Les contemplations, victor hugo
Je prépare une thèse sur le temps dans Les Contemplations. J'exposerai aujourd'hui quelque réflexions sur les mots du temps et la notion de recueil lyrique.
I) Une première question, fort simple, vient à l'esprit : Hugo utilise-t-il les mots du temps ? Est-ce un thème important dans cette oeuvre ?
On bénéficie dans ce domaine d'un travail de grande ampleur mené par Etienne Brunet sur Le Vocabulaire de Victor Hugo[1]. Trois gros volumes qui analysent le vocabulaire de Hugo selon les méthodes de la linguistique quantitative.
Le corpus hugolien étudié par Etienne Brunet comprend, outre Les Contemplations, Les Feuilles d'automne, Les Rayons et les ombres, Le Rhin, La Fin de Satan, Les Chansons des rues et des bois, les trois séries de La Légende des siècles, Notre-Dame de Paris, Les Misérables, Les Travailleurs de la mer, Ruy Blas, Hernani, Lucrèce Borgia, Marie Tudor, Lettres à la fiancée, Correspondances[2]. La fréquence des mots fait l'objet de comparaisons à partir d'un calcul dit par "écart réduit". Cet écart est calculé en faisant l'hypothèse que le texte où la fréquence du mot est étudiée se comporte comme l'ensemble du corpus de référence. Les chiffres donnés par Etienne Brunet établissent des comparaisons internes et externes. La fréquence d'un mot dans l'oeuvre de Hugo est appréciée en prenant en compte la chronologie des oeuvres et le genre auquel elles appartiennent. Quant aux comparaisons externes, elle sont établies entre, d'une part, le corpus hugolien pris dans son ensemble ou selon la distinction prose/vers, d'autre part, divers corpus enregistrés par le Trésor de la langue française : soit l'ensemble des oeuvres du XIXe et du XXe siècle, soit les oeuvres de l'époque (1815-1892), soit la prose littéraire de l'époque, ou encore les textes en vers de l'époque.
Le sujet qui nous occupe, le vocabulaire du temps, la question que nous posons - le temps est-il un thème chez Hugo ? -, sont traités par