Les coups d'etat en afrique
Introduction
Aujourd’hui, l’Europe reste le premier partenaire international des pays africains qui peinent à prendre une autre place sur la scène internationale que celle d’Etats à l’économie sous perfusion et au régime politique instable. On a en effet souvent de l’Afrique une conception simpliste qui oscille entre l’afro pessimisme et le zoo grandeur nature; pourtant, les différents pays du continent sont des acteurs à part entière de la politique et de la mondialisation. I- L’Afrique apparaît globalement comme un continent en crise. Depuis les années 1960 (R. Dumont, L’Afrique noire est mal partie, 1962), l’idée que l’Afrique est un continent à l’écart, sous développé et en proie à la violence s’est imposée dans les représentations.
La crise semble multiforme :
Economique.Le continent affiche les performances les plus faibles. L’ensemble des revenus des pays d’Afrique subsaharienne correspond au PIB du Mexique et sur les 45 pays classés parmi les moins avancés par le PNUD, 34 sont en Afrique. Le continent semble à l’écart de la mondialisation, ne participant qu’à 3% des échanges mondiaux. Les ressources étatiques dépendent surtout des matières premières (économies rentières faiblement industrialisées) et la chute des cours a entraîné un fort endettement des Etats. Les deux dernières décennies ont par conséquent été marquées par les plans d’ajustement structurels du FMI dans de nombreux Etats. L’image qui s’impose est celle de la pauvreté du plus grand nombre : 1 personne sur 2 vivrait avec moins d’1 dollar par jour. La famine est un spectre récurrent mais elle est davantage liée aux stratégies des acteurs politiques (la faim est devenue une arme et une ressource) qu’aux caprices de la nature. La malnutrition, quant à elle, est une réalité quotidienne.
Politique.La mal gouvernance semble une maladie politique essentiellement africaine : corruption et « patrimonialisation » des richesses (J.F. Bayart) sont