Les Coutumes De Lorris 1
XIIe siècle
Ed. m. h.- françois delaborde, Recueil des actes de Philippe Auguste, roi de France, Paris, 1, 1916, P. 243- 246, traduit du latin par j. berlioz.
Au nom de la sainte et indivisible Trinité, amen. Philippe, par la grâce de Dieu roi de France. Il convient à la majesté royale de venir en aide à ceux qu’accable l’infortune et de leur dispenser le remède consolateur. Sachent donc tous, tant présents qu’à venir ce qui suit : les hommes de Lorris avaient demandé des coutumes à notre grand-père Louis [VI] et à notre géniteur, le roi Louis [VII], son fils, et avaient reçu d’eux des chartes qui contenaient ces coutumes. Leur infortune a voulu que la ville presque tout entière et les chartes où étaient écrites ces coutumes, aient été consumées par le feu, alors que nous passions la nuit dans cette localité. Aussi, compatissant à leur malheur, nous leur avons accordé de notre libéralité royale les coutumes qu’ils avaient reçues jadis et nous les avons établies comme si elles étaient établies pour la première fois. 1- Celui qui aura une maison dans la paroisse de Lorris, s’acquittera de seulement 6 deniers de cens pour sa maison et pour un arpent de terre, s’il en possède dans la même paroisse. Et s’il en acquiert un, il le tiendra au cens de sa maison [soit donc 6 deniers]. 2- Nul homme de la paroisse de Lorris ne donnera de tonlieu ou de coutume pour sa nourriture. Il ne donnera pas non plus de minage pour ce qu’il aura récolté, qu’il aura eu par son travail ou celui de ses bêtes ; et il ne donnera pas de forage pour le vin qu’il aura eu de ses vignes. 3- Nul d’entre eux n’ira à l’ost ou à la chevauchée, à moins de pouvoir revenir chez lui, s’il le désire, dans la même journée. 4- Nul ne donnera de péage jusqu’à Etampes, jusqu’à Orléans et jusqu’à Milly, qui est en Gâtinais, et jusqu’à Melun. 5- Que quiconque ayant possession dans la paroisse de Lorris ne la perde pas pour un quelconque forfait commis, à moins d’avoir