Les crises de la 3em republique
Pourtant, le sentiment républicain n’est pas encore ancré chez tous les Français malgré les grandes lois et la propagande républicaines. Ainsi, la République doit-elle encore traverser des crises à la fin du XIX° siècle pour s’enraciner davantage dans les mentalités. L’année 1885 ouvre cette période de crise. En effet, la chute du gouvernement Ferry marque le début d’une période d’instabilité ministérielle, à laquelle s’ajoutent une crise économique (Grande dépression) ainsi que des scandales politiques. Ce climat nuit à l’image de la République et permet la montée du sentiment nationaliste ainsi que le développement de l’anti-parlementarisme (sentiment d’opposition à la Chambre des députés et à son pouvoir) aussi bien à gauche, chez les classes populaires, qu’à droite, chez les conservateurs. La crise boulangiste
La première de ces crises importantes est la crise boulangiste, traduisant la persistance de la tentation d’un exécutif fort. Ainsi, le général Boulanger, ancien ministre de la Guerre, surnommé le « général Revanche » capte-t-il autour de sa personne toutes les aspirations des déçus de la République, de l’extrême gauche à la droite nationaliste et aux monarchistes. Fort de sa popularité, Boulanger fonde un parti, le Parti Républicain National, au programme simpliste et populiste qui tient en 3 idées essentielles : dissolution de la Chambre, élection d’une nouvelle assemblée constituante, révision de la constitution pour renforcer le pouvoir exécutif. Boulanger se lance donc à la conquête du pouvoir par les urnes. Entre 1886 et 1889, il se présente dans de nombreuses circonscriptions lors d’élections législatives partielles, utilisant une disposition légale de la III° République, qui ne limitait pas le nombre de candidatures. Chaque fois élu avec d’écrasantes majorités, il démissionne pour briguer un nouveau mandat dans une autre région. Ainsi il s’affirme rapidement