les deux coqs-jean de la fontaine
Jean de la Fontaine est un auteur du XVIIème siècle qui, 300 ans après sa mort, continue à intéresser des lecteurs de tous âges. Il a écrit de nombreuses fables et ses œuvres sont des classiques. Elles ont pour modèle une civilisation gréco-romaine adaptée au goût de l’époque. En effet, la fable 12 du livre VII de Fables, Les deux Coqs, s'inspire d'Ésope. Deux coqs se battent pour l'amour d'une poule. Le vainqueur, alors que le vaincu prépare sa revanche, est tué par un vautour, si bien que le vaincu peut courtiser la poule à son aise. Jean de la Fontaine a rédigé cette fable d'une manière très libre, avec impertinence et laisser-aller. L'auteur se montre très à l'aise à l'égard des lecteurs, presque familier, et prend les choses à la légère, les tournant même en dérision. On peut observer cette désinvolture à travers la progression et la composition de la fable, le traitement héroïcomique des personnages et du récit et par le sens que Jean de la Fontaine lui donne.
La situation initiale est extrêmement brève. Elle se limite au premier hémistiche du premier vers : "Deux coqs vivaient en paix". Jean De La Fontaine ne lui accorde apparemment guère d'importance. L'élément perturbateur est lui aussi très rapide, la mise en place du récit est donc faite avec un certain laisser-aller.
Puis, au vers trois, il y a une coupure. L'auteur fait un commentaire, apostrophant Vénus : "Amour, tu perdis Troie". Il traite une déesse avec familiarité et la tutoie. Cette intervention courte interrompt brusquement le récit, démontrant encore une fois le peu d'importance que La Fontaine accorde à l’intrigue elle-même, puisqu'il se permet dès le début de commenter les évènements. Il hausse la querelle de basse-cour au rang d'épopée. De simples Coqs deviennent des héros grecs et la poule se change de façon humoristique en Hélène, la plus belle femme de Grèce. Cette comparaison est déplacée en raison de la disproportion entre les thèmes : la querelle des coqs et la