Les deux faces de la parole
La vie en société n’a de sens que si hommes communiquent le moyen le plus sûr pour cet échange est la langue dont la réalisation effective s’appelle le verbe, la parole .Cette parole indispensable à l’existence humaine, source de bonheur est souvent destructrice donc cause malheur C’est dans cet ordre d’idée que Amadou Hampâté Bâ le grand traditionaliste Amadou Hampâté Bâ disait que « La parole a un côté qui l’apparente au feu. De sa petite quantité peuvent naître de graves perturbations Comme d’un brin d’allumette peut sortir un incendie qui détruit un village »
Si la parole a un côté qui l’apparente au feu , est-elle toujours néfaste ?
La parole est une forme d’expression qui est en nous .Elle nous permet de concevoir comme le disait Amadou Hamapâté Bâ dans Tierno Bokar ,Le Sage de Badiangara : « Une chose devient ce que le verbe lui dit être . » Il appartient donc à l’homme de faire bon usage de sa langue sachant que peut être destructrice Ce faisant nos conflits, nos guerres découlent du fait qu’un individu veut imposer ses paroles même à tort
Ceci se voit clairement dans la réaction de Kani contre la décision prise par le conseil de famille : c'est-à-dire son mariage avec Famaghan dans Sous L’Orage deSeydou Badian Kouyaté, quand elle laisse entendre : « Je n’aime pas Famaghan .Faites de moi ce que vous voulez, je n’épouserai jamais Famaghan. »Par ces paroles Kani venait de mettre le feu aux poudres.A la suite de ces mots naîtra une opposition entre vieux sages et jeunes à la recherche « d’évolution » Ce conflit s’aggravera jusqu’à ce que certains jeunes manifesteront ouvertement leur l’hostilité à l’égard des vieilles personnes en refusant même des les saluer, chose contraire à nos us et coutumes car le respect dû aux personnes âgées est principe sacro-saint de la tradition africaine.
Le même scandale du verbe se comprend aisément dans propos de Seydou Nourou qui par esprit de vengeance glissa à l’oreille de l’administration coloniale