Les disparités spatiales et économiques de la rive sud de la méditerranée
"Chacun chez soi. Le Nord avec le Nord. Les gueux du Sud entre eux. Merci la Méditerranée. La mer nous protège des appels des plus pauvres" écrivait récemment Erik Orsenna (Le Monde, 04 janvier 2002). Quand on parle de disparités en Méditerranée, on a tendance à faire appel à ces catégories géographiques de Nord et de Sud, et à se focaliser sur les disparités entre rives. Ce qui revient à se focaliser sur les différenciations entre pays en développement et pays anciennement développés, et donc à englober à cette échelle toute une rive sous une image commune de pauvreté. L'approche géographique multi-scalaire appelle au contraire à nuancer les catégories et à affiner l'analyse. Tel est l'objet de cette étude portant sur les disparités spatiales et économiques de la rive sud de la Méditerranée. Celle-ci est comprise de Gibraltar à Suez et englobe donc le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et l'Egypte, moins dans leur seule partie littorale et méditerranéenne que dans leur organisation spatiale nationale : les disparités spatiales doivent certes être évaluées à toutes les échelles, mais l'échelle étatique, échelle de l'espace légitime, organisé et encadré par la puissance publique, est particulièrement importante puisque l'une des fonctions de l'Etat est d'assurer la cohésion nationale, notamment par la réduction des disparités. En effet on parle de disparités lorsque ces différenciations atteignent des valeurs fortes, lorsqu'elles peuvent avoir un impact plus ou moins grand, qualitatif ou quantitatif, sur le fonctionnement du territoire et le développement de l'économie. C'est en cela qu'elles sont spatiales et économiques. Le plan devra répondre à un triple objectif :
- prendre en compte la variété et les similitudes des disparités, notamment dans leurs traductions spatiales ;
- aborder toutes les échelles des disparités aux plans spatial et