Les droits de l’homme : entre universalité et spécificités culturelles
Introduction
Accorder aux droits de l’homme le caractère d’universalité c’est concéder à ceux-ci l’attribut qu’ils s’adressent à tous les êtres humains en tout temps et en tous lieux. C’est la reconnaissance à tout être humain en tout lieu et à toute époque d’un catalogue de droits et de valeurs communs à toutes les cultures. L’universalité signifie autrement qu’il ne s’agit pas d’une idéologie de situation reliée à une société particulière ou à un contexte historique particulier, mais une pensée partagée en tout temps par toutes les civilisations et toutes les sociétés.
Ce concept d’universalité porté par un droit international des droits de l’homme intemporel contraste avec la pluralité des sociétés étatiques et la diversité des règles qui régissent les rapports au sein des sociétés. Le concept d’universalité des droits de l’homme a fait face au refus des pays asiatiques et islamiques qui s’accordent à dire que si les droits de l’homme doivent s’appliquer à tous, leur application doit être fonction d’une société donnée et non pas être uniforme et calquée sur le modèle occidental. L’emblème d’universalité devient alors difficile à raccorder aux droits de l’homme tant les cultures et les valeurs sont diverses.
Le débat sur l’universalité des droits humains porte sur la question de savoir si les valeurs observées sous l’angle des droits humains peuvent transcender les barrières culturelles. Si l’on est forcé est de constater que l’enthousiasme des défenseurs de l’universalité des droits de l’homme se trouve tempéré face aux revendications nées des spécificités culturelles (I), il semble que la perception des droits de l’homme ne peut s’affranchir des contextes sociaux et culturels, et par conséquent la conciliation entre droits de l’homme et spécificités culturelles à travers une interaction permettra de définir une configurations des droits de l’homme qui assimile les diversités