Les droits de l'homme sont-ils un nouvel impérialisme?
La fin du siècle dernier a connu une remise en question de l’universalisme des droits de l’homme. J.Cl Guillebaud, dans un article de 1990, pose le problème en expliquant le point de vue des « différentialistes » et des défenseurs des droits de l’homme. La problématique est donc de savoir si ces droits qui nous viennent de la Révolution française sont un « nouvel impérialisme » ou au contraire, un nouvel humanisme dont l’Occident est actuellement porteur.
Face à cette interrogation, je défendrai la nécessité d’une organisation mondiale qui puisse veiller au respect des droits et des libertés appartenant au « noyau dur » des droits fondamentaux dont parle R. Badinter, 50 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme. Je vais, dans les lignes suivantes, tenter de justifier mon opinion. DEVELOPPEMENT Il ne viendrait sans doute pas à l’esprit des « différentialistes » de nier la règle de l’urgence qui consiste à intervenir lorsqu’un pays a besoin d’aide sanitaire et médicale, besoin de nourriture et de logements. Quelle qu’en soit la cause -catastrophes naturelles, conflits internes ou invasion du territoire -, une région en difficultés doit être secourue. Une jeune femme au Nigéria doit être victime des lois terribles de la Charia ? Un criminel, en Chine, au Congo, en Iran ou aux Etats-Unis, attend le moment fatal de son exécution ?Il est normal que ces cas ébranlent l’opinion des pays abolitionnistes. les interventions n’ont alors rien d’impérialiste ; elles sont mues par une vieille valeur qui fait la grandeur de l’homme : la fraternité. L’Unicef, Médecins sans frontière, toutes les ONG attendent des volontaires. En Somalie, par exemple, la situation reste précaire et les conditions sanitaires, insupportables. Malgré l’embargo sur la vente d’armes et le cessez-le-feu signé en 2002, les violences entre clans font régner un climat d’insécurité qui rend les conditions d’intervention dangereuses. Pourtant, des ONG sont toujours présentes et,