Les délits de presse
Introduction
Pour introduire notre sujet nous pouvons faire un rappel à la liberté de la presse qui est un des principes fondamentaux des sociétés démocratiques. L’article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme considère la liberté de presse comme une composante essentielle de la liberté d'expression. Néanmoins, la liberté d’expression n’est pas absolue puisqu’elle est soumise à des limites pour les garantir. Ces limites ont engendré la caractérisation de délits de presse. Ceux-ci désignent toutes les infractions aux lois (crimes, délits, contraventions) qui définissent la presse et sont passibles d’une peine correctionnelle. Ces écrits doivent faire l’objet d’une publication quel qu’en soit le support (presse, radio, télévision, communication en ligne), et être reproduits en un certain nombre d’exemplaires distribués en grand nombre pour constituer un « délit de presse ». La loi du 29 juillet 1881 définit les libertés et les responsabilités de la presse. Votée sous la IIIème république, elle impose un cadre légal à toute publication de presse. Cette loi énumère les principaux délits de presse, prévoit un régime et des règles de poursuite spécifique.
Pour contextualiser cette loi, il est nécessaire d’expliquer la notion de responsabilité : c’est le principe selon lequel l’auteur d’un acte causant préjudice à autrui doit réparer les dommages causés. Dans le cadre des délits de presse, la notion de responsabilité en cascade prévaut. Celle-ci est décrite dans l’article 42 (loi 29 juillet 1881) qui énumère les personnes qui peuvent être responsables de délits commis par voie de presse et facilite la poursuite par les victimes. L’article désigne le directeur de la publication ou de l’édition comme responsable car il détient la « présomption de culpabilité » et l’article 43 précise ensuite que dans les cas où la responsabilité des directeurs ou codirecteurs de la publication serait retenue, les auteurs seront