Les EXPRESSIONS DE LA SENSIBILITE
Comme l’écrit Baudelaire qui est le premier critique du romantisme et le premier véritable poète de la modernité « le romantisme est une bénédiction céleste -ou diabolique- à laquelle nous devons nos éternelles stigmates ». Néanmoins, on peut distinguer dans ce courant deux étapes. Un premier romantisme qui est un rêve du passé et une exaltation du souvenir puis un second romantisme dans lequel l’espérance et la prophétie jouent un rôle majeur. Dès lors l’action et la poésie deviennent synonymes. C’est ainsi que Victor Hugo, après avoir composé une ode pour le couronnement de Charles X, dernier roi français sacré, en 1825, selon les anciens rites prétendument hérités de Clovis pourra affirmer, à partir de 1849 quand il rompt avec les conservateurs, qu’en lui sont réunis deux révolutions : la révolution politique qui annonce une République …afficher plus de contenu…
L’Humanité est perfectible et elle va incessamment du moins bien au mieux, de l’ignorance à la science, de la barbarie à la civilisation...Cette idée que l’Humanité devient de jour en jour meilleure et plus heureuse est particulièrement chère à notre siècle. La foi à la loi du progrès est la vraie foi de notre âge ». Tout ce fragment de Baudelaire est une charge contre cette idée de progrès que partage Victor Hugo pour lequel la modernité trouvera son accomplissement dans la République universelle et la liberté artistique. Aussi nous nous demanderons en quoi cette critique radicale de l’idée de progrès exprime à la fois le spleen de l’auteur et sa sensibilité post-romantique.Le spleen est selon Chateaubriand, une « déchirure de l’âme » inséparable d’un sentiment de décadence du temps présent or dès la phrase d’accroche le poète Charles