Les effets de l'investissements sur lacroissance
1/5 Pascal Binet 03/2003
Les perspectives de guerre en Irak provoquent l’attentisme des chefs d’entreprises français. En effet, les projets d’investissement sont repoussés à plus tard, ce qui accroît les incertitudes pesant sur le niveau de la croissance. Car l’investissement, qu’il soit matériel
(achat de capital fixe) ou immatériel (tel que définit par l’Organisation pour la Coopération et le
Développement Économique dans le document 6) est un évident facteur d’augmentation du Produit Intérieur
Brut sur le long terme, dans la mesure où c’est grâce à lui qu’on peut produire plus.
Il peut donc sembler surprenant de se poser la question de savoir si c’est toujours le cas. Cependant, si on détaille les conséquences des différents types d’investissement, notamment sur la quantité de travail demandée par les entrepreneurs, si on constate que c’est en investissant qu’on intègre le progrès technique, alors on peut effectivement se demander s’il n’y a pas parfois quelques effets négatifs de l’investissement sur la croissance et l’emploi.
Pour tenter de trancher la question, il faut montrer pourquoi l’investissement, en général, est favorable à la croissance et à l’emploi (1), puis dire en quoi cela ne va pas sans mal (2).
1. L’investissement est favorable à la croissance et à l’emploi. L’analyse économique nous apprend que l’investissement est favorable à la croissance et à l’emploi, d’abord parce qu’il permet d’augmenter la demande de biens et de services, ensuite parce qu’il permet d’améliorer les conditions de l’offre.
John Maynard Keynes a mis en évidence l’effet multiplicateur des dépenses d’investissement, en montrant que les achats des uns étant les revenus des autres, une dépense d’investissement initiale entraîne la distribution d’ondes successives de revenu, dont la somme, in fine, est largement supérieure à la dépense initiale. L’investissement