Il se joue dans le nord Mali une tragi-comédie qui passe pour être l’un des pires moments de l’histoire contemporaine de l’Afrique. Des fous prennent depuis bientôt huit mois en otage une bonne partie du territoire de la République du Mali, ils y règnent avec une terreur rare alors que dans ce qui reste de la République du Mali, notamment la partie sud, c’est toujours les querelles de clocher. Que vous dire du chaos dans ce pays que vous ne sachiez déjà. Que vous dire de l’attentisme et des ambiguïtés des dirigeants de la région ouest africaine, de la communauté Internationale des sons discordants en interne au Mali, du mutisme détonant de l’Union Africaine que vous ne sachiez déjà. Pour qui connait le pays de Modibo Keita qui c’est certain est fatigué aujourd’hui de se retourner dans sa tombe, la perplexité le dispute à la révolte. Comment en est-on arrivé là dans ce pays, le seul sans doute en Afrique qui consacre dans le préambule de sa constitution sa disposition à hypothéquer sa souveraineté si l’Afrique arrivait à réaliser les vœux des pères fondateurs qui voulaient d’une seule et même Afrique. La question que l’Afrique et la communauté internationale pourtant prompte à déboulonner des régimes parfois sur la base des canulars grossiers, la question la seule et la bonne sans doute c’est : a qui le tour après le Mali Aujourd’hui le désastre est là, il reste à agir. Chaque jour qui passe est un jour de trop. Maintenant que le vin est tiré, voici venu le moment de le boire. Mais pour l’histoire et pour éviter une fâcheuse jurisprudence, le Mali et l’Afrique sont en droit de savoir comment en est-on arrivé là quand nous savons par devers nous que le monde est quadrillé et ausculté par de puissants satellites, il est tout de même assez insolite qu’une telle horde ait pu échapper à ces loupes. Si le monde est aussi vulnérable alors que des intégristes et des libertins se permettent au nom d’une certaine liberté d’opinion de désacraliser des symboles aussi fort que