Les "espaces" dans le dit de tianyi de françois cheng
François Cheng, né en 1929 à Nanchang en Chine, est un écrivain, poète, traducteur et auteur d’essais sur l’art et la poésie. Issu d’une famille de lettrés, après des études à l’Université de Nankin, il arrive à Paris en 1948, puis décide de s’installer définitivement en France et il se fait naturaliser français en 1971. Dès son arrivée, il se consacre aux études de la langue et de la littérature française. A partir des années 1960, il commence à mener une carrière universitaire, surtout à l’Ecole des langues orientales à Paris. En même temps, il se lance également dans le travail des traductions, tel que celui du Pousse-pousse de Laoshe. Pour ses ouvrages, d’abord, il publie de la poésie en chinois à Taiwan et à Hongkong ; puis il commence à écrire en français, à partir de la fin des années 1970, sur la peinture, la poésie et la pensée chinoise ; enfin, après avoir acquis assez d’expériences, il commence aussi à écrire le roman en français. En 2001, Cheng reçoit le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française, et l’année suivante, il devient le premier Asiatique élu membre de l’Académie française.
Le texte que nous proposons d’étudier aujourd’hui est le Dit de Tanyi de François Cheng. C’est un roman qui est publié en 1998 et aussi couronné par le Prix Femina la même année. Il semble qu’il échappe à toute loi de genre : à la fois un roman d’apprentissage, qui nous fournit un témoignage personnel avec l’histoire et une vision singulière de l’Occident dans les années 1950 ; et un récit d’une quête proprement spirituelle, qui interroge avec passion le mystère du destin.
Plus précisément, il raconte : lors d’un voyage en Chine, l’auteur retrouve le peintre Tianyi qui lui remet ses confessions écrites. L’homme a vécu les années 1930 et 1940 dans une Chine en plein bouleversement, où l’héritage culturel gardait pourtant sa force et sa diversité colorée. Il a ensuite passé plusieurs années en Europe, durant lesquelles il a connu la misère mais