Les fabliaux du Moyen-Age avaient-il pour seul but de faire rire ?

Les fabliaux du Moyen Âge avaient avant tout pour intention de faire rire les lecteurs. Effectivement, les auteurs de ces récits n’hésitaient pas à jouer sur la naïveté et l’ignorance des personnages, ainsi que sur le comique de situation. Nous allons tenter de discuter si « les fabliaux n’ont d’autre but que de faire rire. »

Tout d’abord, on observe que l’auteur du premier fabliau, « La vieille qui graissa la patte au chevalier », utilise le quiproquo circulant entre la vieille et sa voisine, Hersant, pour construire une scène comique. En effet, alors que Hersant conseille à la vieille d’aller « graisser la patte » (l. 15) du chevalier, cette dernière ne comprend pas l’intention de sa voisine qui envisage de corrompre celui-ci. L’ignorance de la vieille et son acte absurde que de graisser la patte du chevalier avec du lard illustre bien l’objectif de faire rire le lecteur. Par ailleurs, ce n’est pas le seul but de ce texte. Effectivement, l’auteur veut aussi dénoncer l’injustice existant entre les classes sociales de l’époque, comme le montre les simples dires de la morales : « le pauvre n’a aucun droit, s’il ne donne » (l. 34). C’est la raison pour laquelle Hersant conseille à sa voisine de corrompre le chevalier afin de récupérer les vaches que le prévôt lui avaient volées.

Les deux récits qui suivent traitent de la gourmandise. Dans « Les perdrix », le lecteur se fait une image très négative des femmes, illustrées dans le récit comme malignes et trompeuses. D’ailleurs, on remarque que la morale énonce que « la femme est faite pour tromper » (l. 81). Autant dire que la femme profite de la naïveté de son mari, Gombaud, et celle du curé pour « berner » (l. 80) les deux personnages. La crédulité de ces derniers souligne ainsi le caractère comique du texte : « Oui, je le vois, et j’ai grand peur que vous ne disiez vrai » (l.53). Enfin, la scène de Gombaud, muni de son couteau,