Les fausses confidences, acte iii scène 12
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Les Fausses Confidences est une pièce de théâtre rédigée par Marivaux (1688-1763) en 1737. De cette comédie en trois actes relève un thème commun à plusieurs pièces : la difficulté de parler. Une crise de langage éclate au XXème siècle : on réfléchit beaucoup sur le langage que le théâtre mettra en scène. Ainsi, comme Ionesco déclare "on peut parler sans penser". Dans la scène 12 de l'acte III, Dorante, un homme ruiné se rend chez Araminte, une veuve qu'il aime en secret pour lui parler d'une affaire qui l'a concerne. Après une communication plutôt difficile, les deux personnages se font des aveux. Ici, Araminte est victime de "fausses confidences" dont nous verrons la nature. En attendant il est important de se demander comment le style superficiel et précieux appelé marivaudage utilisé pour exprimer les sentiments amoureux, est mit en place dans cette avant dernière scène d'aveux. Pour cela, nous étudierons d'abord le côté scène d'amour introduit, et, en second lieu, nous nous intéresserons à l'aspect scène de révélation.
C'est d'abord à travers des réelles difficultés de communication qu'est dessiné le début de la scène. On perçoit en effet un caractère du dialogue plutôt difficile ; c'est avec des interruptions ou encore des points de suspension que les réels enjeux de l'échange semblent être faussés. La troisième réplique de Dorante connote une perte de sens dans le dialogue. Ses "je ne saurais parler" et "..." impliquent la discrétion du personnage et son désir de rester modeste ; en tant qu'homme ruiné il ne peut même pas prétendre épouser la riche et jolie Araminte. Ici Dorante apparaît comme un homme plutôt timide voire pas sûr de lui.
C'est aussi à travers des jeux dans l'écriture que l'ont perçoit une réelle scène d'amour. Les apartés d'Araminte nous indiquent clairement qu'elle est troublée par le jeune homme. Aussi, les didascalies telles que "avec émotion" "ému", "émue", "toujours émue" insistent sur l'émotion, bien entendu mais aussi