Les Fausses Confidences Marivaux
Sujet : En démarquant le titre d’une autre comédie de Marivaux, ne pourrait on pas rebaptiser ainsi Les Fausses Confidences : « Le jeu de l’amour et du mensonge » ?
La lutte entre la vérité et l’image de soi, l’être et le paraître, les différents types sociaux et moraux sont des thèmes très récurrents dans les écrits de Marivaux. Journaliste et critique, il fait de cette problématique sociale la thématique principale de son journal, Spectateur de France. Egalement grand esprit du siècle, admis à l’Académie française, il converse dans les salons des Lumières où il observe de près tous les jeux et subterfuges amoureux. Le terme de Marivaudage naît par ailleurs de son esprit critique d’analyse du comportement amoureux, qui dissocie les ruses des purs sentiments. Dans Les Fausses Confidences, sa dernière grande pièce parue en 1737, il crée le faux autour d’une mise en scène manipulée par Dubois, un valet stratège, pour faire triompher l’amour de deux amants lors d’un aveu final. Dans cette pièce en trois actes, il met ainsi en scène Dorante, un jeune homme de bonne famille, ruiné et éperdument amoureux d’Araminte, une riche et jeune veuve. Engagé comme intendant chez elle, il y retrouve son ancien valet Dubois, qui s’était promis de faire la fortune de son ancien maître. Ce dernier fera donc valoir tout au long de la pièce, ayant recours à diverses manipulations, l’amour de Dorante aux yeux d’Araminte afin de la faire succomber à l’amant idéal qu’il dépeint. Seulement, l’environnement dans lequel les personnages se côtoient est entièrement régi par une stricte étiquette et Madame Argante, mère d’Araminte, désire que sa fille s’élève du rang de bourgeoise aisée au rang noble de Comtesse. Cette mise en scène pour mettre l’amour à l’épreuve n’est pas sans rappeler celle d’une autre pièce de Marivaux, Le Jeu de L’Amour et du Hasard dans laquelle deux jeunes gens de bonne famille prennent le rôle de leur valet