les fausses confidences
Chez Marivaux, l'amour est toujours surprise, épreuve et déguisement. Son surgissement fait théâtre et son aveu est attendu. Ici il s'agit bien, dans un microcosme social magistralement évoqué, du long combat que mène, contre elle-même et les convenances factices, Araminte, jeune et riche veuve, pour accepter l’amour de Dorante, amant désargenté. Pour tisser les fils de cet ingénieux complot du cœur et faire avancer sa comédie, Marivaux, cette fois, s’est donné un double : Dubois, valet zélé et retors à la fois ; il est l’artisan généreux d’une mécanique implacable qui finira par faire triompher l’amour et la liberté en réunissant deux êtres dans un instant de radieuse sincérité.
Didier Bezace
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Les Fausses Confidences, repères
1. La pièce
Les Fausses Confidences, comédie en trois actes et en prose de Marivaux, a été créée pour la première fois le 16 mars 1737 par les Comédiens italiens à l’Hôtel de Bourgogne, puis reprise au Théâtre-Français en 1793. Les Fausses Confidences est la dernière grande pièce de
Marivaux. Reçu à l’Académie française en 1743, il n’écrira plus que des pièces en un acte.
L’originalité de cette pièce, en la comparant à celles qui l’ont précédées, est liée sans doute à l’ancrage « réaliste » c’est-à-dire concret dont elle témoigne. Comme de coutume chez
Marivaux, il est