Les femmes au pouvoir
L’histoire des civilisations montre que les femmes ont, jusqu’à très récemment, été exclues de la sphère publique. Les raisons les plus largement évoquées tiennent d’abord à la survie et à la protection de l’espèce, puis à celles des tribus, des clans et des nations. Alors que les hommes étaient occupés à la chasse, à la guerre, aux négociations de territoires et aux postes de décision, il semblait biologiquement normal que les femmes se destinent à la famille et aux enfants. La démocratie née en Grèce il y a plus de 2000 ans en excluant les femmes. Elle a progressé vers l'universalisme pendant 19 siècles sans donner aux femmes le statut de citoyenne. Au début du moyen age, si l'émiettement de l'empire carolingien avait permis à un grand nombre de femmes nobles d'accéder au pouvoir politique et économique, voire militaire, la centralisation de l'État du XIIe siècle leur ferme cette perspective. Cependant, une femme comme Aliènor d'Aquitaine (1133-1204) joua en Angleterre et en Aquitaine un rôle politique, puis culturel, essentiel. Au XVe siècle; Jeanne d'Arc, âgée de moins de 18 ans, parvient à se faire admettre comme chef de guerre et le reste pendant deux ans. Les circonstances de cette affaire, rendue possible par un contexte politique très particulier, ne sont pas entièrement élucidées. Une partie de l'Église a adopté une position soupçonneuse sur l'épopée de Jeanne (et notamment sur la prétention d'une très jeune femme à avoir reçu une mission divine sans passer par une autorité religieuse instituée): l'Inquisition s'est inquiétée de l'affaire, et c'est d'ailleurs un tribunal ecclésiastique (soucieux de plaire à l'occupant Anglais) qui l'a condamnée au bûcher, après qu'elle a été abandonnée par le roi Charles VII de France. L'histoire de Jeanne d'Arc, qui reste un cas unique, révèle un des paradoxes d'une société dans laquelle, au quotidien, la femme est maintenue dans une situation